Mariane Tremblay et Fernande Forest
EXPOSITION VERS LA LUMIÈRE / CENTRE SAGAMIE ET CARAVANSÉRAIL
Cet événement se tient dans le cadre du projet Création Duo Diffusion et est la troisième exposition en duo d'une série de trois, tout au long de l'automne 2022. Ce duo est présenté en partenariat avec Caravansérail.
Fernande Forest et Mariane Tremblay sont artistes racines. Elles connectent les frondaisons nocturnes aux floraisons de l’année. Ensemble, elles font des champs de fleurs et d’herbes sauvages le lieu où donner des couleurs face au désenchantement. Ces paysages ressentis sont transfigurés par des gestes photographiques: Fernande Forest crée de nouvelles textures florales par photomontage, accumulation ou pixellisation; Mariane Tremblay manipule plusieurs effets de clair-obscur ou de superpositions géométriques jusqu’à ce que l’image devienne un nouveau lieu. La photographie vient également rencontrer la sculpture, le textile et un aspect participatif avec l’implication du public. Dans leurs montages méticuleux, la spontanéité côtoie une observation sensible, pour que tout ce qui, fragile et glané à même le sol, puisse être tourné vers la lumière.
Mariane Tremblay
Particulièrement sensible à l’étrangeté fabuleuse des variations de la perception, Mariane Tremblay expérimente de manière protéiforme la faculté d’émerveillement, l’éloquence du silence visuel et le potentiel de l’état de solitude de lieux et d’objets rencontrés. Avec un intérêt grandissant pour l’insondable et ce qui dépasse l’entendement, les œuvres découlant de ses recherches explorent et captent petits et grands phénomènes du monde, latents ou évidents, pour en détacher une poésie nouvelle et établir une esthétique de la rareté. Oscillant entre les deux pôles du contemplatif et du rationnel, son approche de recherche-création frôle la sérendipité (capacité à découvrir sans chercher), comme un rapport au monde résolument ouvert à l’inattendu. Son questionnement vise aussi invariablement les effets du temps et ses différentes formes, autant au niveau du processus que du sujet. Ce qui est prédestiné à devenir souvenir, à tomber dans l’oubli ou à perdurer devient autant de matières premières à un acte d’immortalisation par l’art.
Constitués par une vaste gamme de procédés techniques et de matériaux significatifs, ses corpus se déclinent en installations, sculptures, photographies, dessins et vidéos, dont l’ensemble éveille un réseau de liens symboliques où les œuvres se répondent entre elles, comme des clins d’œil.
Fernande Forest
Les végétaux captent et utilisent tout ce qui est à proximité d’eux pour s’épanouir. La pratique en photographie de Fernande Forest s’apparente à ce principe. C’est dans son environnement qu’elle puise ses sujets, plantes indigènes ou cultivées, écosystèmes domestiques et numériques… Elle crée des filiations entre notre rapport au végétal, au scientifique et à notre humanité en révélant le réel et en le magnifiant.
En photographie, Forest utilise depuis plus de 25 ans le numériseur à la manière du photogramme. Ce procédé l’a mené vers la microscopie scientifique où la puissance des outils dépasse les repères du perceptible. C’est dans cette proximité, en plongeant dans la partie invisible des végétaux que l’artiste peut en mesurer toute la complexité et le raffinement. Inspirée par la tradition en illustration botanique, elle cherche dans la simplicité à révéler la force vitale qui nous est commune. Depuis peu, Fernande Forest travaille autant avec les microstructures numériques qui composent ses images qu’avec les microstructures réelles, révélées par la microscopie. Ces explorations dans la trame numérique des photographies réinventent son interprétation de la nature morte.





